Depuis l’apparition de la vie, voire même avant, les communs sont.
Le refroidissement de nos univers a permis de multiplier et de complexifier nos Mondes, qu’ils s’auto-organisent.
Les atomes forment des molécules de plus en plus complexes qui permettent l’organisation d’organismes davantage complexes.
L’arrivée des fleurs autorise de nouvelles méthodes de diversifications et des disséminations plus adaptés : les graines.
Plantes et animaux partent d’une unicité vers une divergence et des diversifications pour combiner des confluences dynamiques et changeantes.
Établissons un critère essentiel de reconnaissances de ce qui constitue un commun par la caractéristique qu’il est préexistant et génère de lui-même d’autres communs qui se mutualisent, et dont la valorisation est irriguée sur l’ensemble des écosystèmes, acteurs, objets ainsi que les relations qui s’y tissent.
A ce stade le Commun a donc les caractéristiques suivantes :
- Exister
- Générer des communs
- Mutualiser
- Valoriser
- Irriguer
- Multiplier les relations d’actions et d’échanges
Puis arrivent les hominidés, qui au premier temps perpétuent ces procédures jusqu’à Gilgamesh qui met les bases des religions monothéistes sédentaires qui passent des sociétés matriarcales avec des pili (responsables temporaires en périodes de tensions des ressources) aux civis (tentatives d’instituer des pouvoirs régaliens par l’esclavage, definis comme « démocratiques ») passage de l’œuvre sous abondance aux civilisations de la pénurie programmée (voir l’arrêt récent des sociétés de types occidentales produisant des bénéfices inégalés pour les plus favorisés) .
Passant d’un chamanisme où il faut demander l’autorisation pour modifier l’ordre existant du commun - abattre un arbre, créer un métal en faisant fusion des terres entre elles sans conscience des limites des ressources -, à des alchimistes cherchant à imiter les communs, voire les transmuter, avec Mercier, chimiste de l’époque de Newton et aussi fameux que lui pour imiter en laboratoire les volcans et tous autres phénomènes visibles.
Avec les « Révolutionnaristes », qui se fondent sur le passage du droit divin à un Droit des bourgs au travers de la déclaration des droits de l’homme, présenté comme une « Révolution » mais instituants le « sacré » de la propriété mais avec des droits humains peu respectés dans les faits, viennent les accaparations massives des communs, réels et idéels, et de leurs restrictions progressives (enclosures et Captain Swing).
Les oppositions comme les Communes et les énergéticiens ne pourront pas endiguer le capitalisme qui se fondent avec la promulgation de la loi Le Chapelier qui met fin aux corporatismes, aux ouvrages et aux cultures artisanes et paysannes avec ces procédures bien connus de :
- mise au travail payé au temps, à la pièce et toutes les dérives ;
- segmentation et fragmentation du temps en des temporalités de plus en plus en plus courtes faisant perdre le sens de la vie, induisant des comportements schizophréniques, créant des burn out, ... ;
- Une uniformisation de plus en plus plus poussée de l’instruction avec un niveau juste en deçà de l’employabilité justifiant des rémunérations faibles et un déclassement des diplômes (qui parlent encore du certificat d’études dans un entretien d’embauche ? ;
- voir le manifeste Hypercrate?
La casse des communs est telle que tous les systèmes induies au fil des millénaires sont remis en cause et que doit se produire une reconfiguration des interactions qui soient massives, intenses et complexes.
Celle-ci est autant porteur d’espoir que de crainte.
James C Scott dans « Zomia » montrent très bien la tendances par un petit nombre à vouloir imposer des Etats qui ne disposent jamais des personnels, des ressources qui seraient nécessaires à leur maintien. Les cultures de ces empires sont toujours circonscrites dans le temps et leur temporalité aussi bien que leurs spatialités..
Par contre, ils se créent de nouveaux récits, des cultures inédites qui allient à la préservation des communs restant, la production de nouveaux Mondes de communs et leur valorisation sans monétarisation. Cela nous ouvre les voies de Mondes en autonomie voire en abondances qui résolvent les problématiques de chacun.
Les Communs sont inhérents à eux-mêmes et n’ont pas besoins de l’humanité.
Par contre l’humanité en les développant se protège et protège chacun, chacun de nous s’y positionnant amène des émergences de Mondes et ce sont les Mondes qui créent les changements.